Merci de nous avoir donné mandat pour relancer le Galop Français

Du fond du cœur, encore merci ! 1 076 fois merci !

Vous étiez près d’un millier à nous soutenir, à nous accorder votre confiance, il y a quatre ans, lorsque les listes Alliance Galop, emmenées par Jacky Cyprès, Nicolas de Lageneste et l’Association AQPS, sont apparues dans les collèges des propriétaires et des éleveurs à l’occasion des précédentes élections. C’était un résultat inespéré et un mandat plus tard, après avoir participé au gouvernement de France Galop, nous craignions que l’usure de l’exercice, même s’il fut terriblement dissipé par la Covid, ne provoque un glissement de votre soutien.

Il y a bien une usure, puisque le nombre total de suffrages enregistrés dans ces élections a baissé en quatre ans de 15%, dont 26% chez les éleveurs et 10% chez les propriétaires. Cela témoigne sans doute d’un sentiment d’impuissance des membres de France Galop, d’une Gouvernance perçue, à tort ou à raison, comme lointaine ou indifférente. Nous nous sommes engagés à faire en sorte que ce mode de Gouvernance évolue pour davantage de proximité, davantage de partage, davantage d’implication.

Dans cette tendance donc très orientée à la baisse, vous nous avez toutefois renouvelé votre mandat, puisque le nombre de votes Alliance Galop est passé à 1 076, soit une hausse de 7,7%. Aucune autre liste n’augmente dans de telles proportions. Les deux listes de la Fédération des éleveurs obtiennent une hausse très marginale de 7 votes, soit 0,6%, tous les autres groupements d’éleveurs et de propriétaires reculent de 10 à 30%…

La relance est nécessaire, mais elle est aussi possible

Ainsi, six de nos élus ont d’ores et déjà leur siège au prochain Comité de France Galop, et d’autres pourraient les rejoindre à travers les élections régionales. Nous avons gagné un siège chez les propriétaires -où nous arrivons en tête avec 27,5% des suffrages-, portant notre représentation à trois dans les deux principaux collèges d’électeurs.

Patrick Klein, Patrice Détré et Nicolas de Lageneste sont vos représentants chez les propriétaires. Chez les éleveurs, Anthony Baudouin, Nelly de La Guillonnière et Bruno Vagne sont nos têtes de liste, devant Thierry Cyprès et Jean-Charles Escalé. Bravo à eux, et bravo à tous ceux qui ont intégré nos listes au niveau national comme au niveau régional, vous ont écoutés, vous ont parlé, ont partagé leurs idées grâce à leurs succès, à leur passion et à leur implication dans notre mouvement pour vous convaincre que la relance était nécessaire, mais aussi qu’elle était possible.

Dans un mois, nous saurons exactement qui compose le nouveau Comité de France Galop. Moins de deux semaines plus tard, nous aurons un nouveau président et autour de lui (ou elle, après tout : il n’est jamais trop tard pour espérer un peu de couleurs dans notre organigramme), une nouvelle équipe pour sortir le navire de la sourde tempête qu’il traverse actuellement.

La répartition 2/3 Plat-1/3 Obstacle s’impose
car on ne peut planifier sans un financement sûr

La mission, que nous avons évidemment acceptée en nous soumettant à vos votes, n’est pas impossible, mais le défi n’est pas anodin. Aucun horizon n’est véritablement dégagé. L’Obstacle, en particulier, a face à lui des vents contraires sur les plans économiques et culturels. C’est pourquoi il est plus que jamais nécessaire de garantir la répartition 2/3 Plat-1/3 Obstacle, car on ne peut planifier sans un financement sûr.

L’intérêt du grand public pour les courses en général, mais l’Obstacle en particulier, a reculé dans les villes et certaines régions, à l’exception notable des hippodromes de l’Ouest et du bassin palois, où à chaque meeting chacun se presse. Difficile de reproduire ces cultures-là ailleurs, parce qu’elles ne sont pas nées d’aujourd’hui et dépendent beaucoup d’un terroir. Mais on peut apprendre de ceux qui savent capter l’attention d’une audience au niveau régional : après tout, le rugby fut longtemps une affaire régionale, dans ce pays, et le sport est largement pratiqué partout aujourd’hui.

Notre bon vieil Auteuil a besoin d’un lifting et d’une nouvelle raison d’être. Ce n’est pas Longchamp, et il faudra penser autrement l’utilisation de cet outil certes avant tout technique, mais aussi exceptionnel de par sa situation urbaine, à deux pas du métro… et de trois artères rejoignant les berceaux de nos courses, la Normandie, l’Ouest et le Centre-Est. Car Auteuil, c’est à la fois Paris et les régions. C’est un atout. Mais on ne doit pas le jouer n’importe comment.

La maison PMU a besoin d’air et d’inspiration

Malgré tout, le manque de partants structurel de l’Obstacle continue d’agacer, sur le mode passif-agressif, un PMU en panne d’inspiration et de savoir-faire, comme en témoignent les échecs des deux paris qu’il a timidement lancés, en attendant une improbable relance du Quinté+ en mode Mad Max. La Vache à lait des courses françaises est malade depuis longtemps et cet énième cataplasme ne devrait pas faire de miracle. L’offre des paris doit être adaptée à notre temps, et non plus se résumer à enchevêtrement de successeurs du tiercé, qui fête ses 70 ans l’an prochain… La maison PMU a besoin d’air et d’inspiration. Themis, déesse antique de la Justice, « préserve la bonne entente entre les dieux et a le don de prédire l’avenir ». Prions pour que l’immeuble qui porte son nom sache également jouer son rôle. Nous pouvons d’ores et déjà en sollicitant l’attention de l’État, qui nous a confiés une mission de service public, de faire évoluer le catalogue des paris possibles. Depuis 2010 et l’ouverture du marché des jeux en ligne, le monde a changé. L’offre hippique doit en tenir compte.

Le monde a changé mais l’Obstacle, peut-être pas tant que ça. Le climat évolue, nous sommes aujourd’hui en concurrence et en commerce avec nos voisins britanniques et irlandais, peut-être notre calendrier et notre carte méritent-ils un examen plus approfondi.

La perception du grand public, désormais avide d’interdictions et de diktats, ne doit pas se dégrader encore. L’exemple de nos agriculteurs et de certains de nos commerçants, agressés par des groupes pas toujours innocents, donne des sueurs froides. Il ne faut pas relâcher la garde tandis qu’autour de nous, des digues que l’on croyait insubmersibles prennent l’eau. Nous devons aussi comprendre les mécanismes qui, dans l’esprit des parieurs, rendent aujourd’hui, et toutes choses étant égales par ailleurs, les courses à obstacles moins populaires que celles des autres disciplines. Le temps des devinettes est terminé. Il faut des questions neutres, des réponses crédibles, un diagnostic, et une thérapie adaptée, tous azimuts. Il faut qu’il se passe quelque chose.

Il faut des questions neutres, des réponses crédibles,
un diagnostic, et une thérapie adaptée, tous azimuts

Le plat, aujourd’hui, semble en meilleure position : la spécialité est mondiale, nos courses et nos chevaux s’exportent, et la saison 2023 a été particulièrement bonne pour les écuries françaises. Toutefois, aucune course de Groupe 1 chez les 2ans n’a échappé aux visiteurs. Et puis, il est tout de même normal de gagner à domicile. Le fait qu’on s’en étonne témoigne d’une certaine fébrilité. Et les effectifs continuent de baisser, comme l’implication des propriétaires…

Pour stimuler un peu le programme et les écuries françaises, des efforts positifs ont été faits sous la dernière mandature, et les précédentes. La nouvelle filière classique française porte ses fruits et ce sera sans doute le plus haut fait d’armes, dans ce domaine, de la présidence d’Edouard de Rothschild, qui a su partager une vision inédite de notre programme contre vents et marées. Sans aller jusque-là, on peut constater que certaines filières permettent de réunir des propriétaires de tous horizons, et ce sont celles qui doivent attirer toute notre attention désormais. L’accueil des propriétaires est crucial, et nous nous sommes engagés à le revoir de fond en comble, mais rien ne remplace la compétition, la passion de gagner. Beaucoup de nouveaux investisseurs s’intéressent aux courses plates en France, mais ils semblent d’abord considérer cet investissement… comme un investissement ! Qu’est-ce qui pourrait les faire hurler comme un syndicat de propriétaires irlandais : là est la question.

Au travail !

Reste à trouver les bonnes réponses, à les formuler, puis, lorsque nous sommes prêts, à les clamer avec fierté.

Le galop français a de quoi être fier. Il peut se targuer d’avoir à son service une histoire singulière, un programme célèbre, des sites exceptionnels, un financement exemplaire et un savoir-faire élevé au rang d’école, tant chez les entraîneurs et les éleveurs que chez les jockeys.

Vous nous avez désignés parce que, comme nous, vous êtes fiers de ce que vous avez et souhaitez le rester.

C’est avec cette mission dans la tête et le cœur que nous allons maintenant travailler, étudier, réfléchir et partager -y compris avec vous-, puis convaincre et orchestrer avec les autres acteurs des courses dans les instances de France Galop la relance que nous attendons tous.

Patrick Klein et Anthony Baudouin

 

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